vendredi 17 décembre 2010

De livre en série

Pour changer du fantastique et de la fantasy (sans parler de la bit-lit), de temps en temps je lis quelques polars. Charlaine Harris, par exemple, qui a des séries de polars à côté des Sookie Stackhouse (adaptés en True Blood). Ou, puisque Jarjar me l'a ramené de Londres, ce roman de Kathy Reichs, Mortal Remains (apparemment disponible aux USA sous le titre Spider Bones).

Vous connaissez probablement la série Bones, mettant en scène une anthropologue, Temperance Brennan, qui étudie des cadavres pour le compte du FBI. Elle est basée en fait sur Kathy Reichs elle-même, bien qu'elle ait récupéré le nom de son personnage dans la série de romans dont Mortal Remains est le numéro 13 (d'ailleurs, dans la série, Brennan écrit des livres qui ont pour héroïne une certaine Kathy Reichs, héhéhé, j'adore les mises en abîme).

Dans ce roman, Temperance est appelée pour donner son avis sur un cadavre découvert au fond d'une mare dans des circonstances assez étranges. L'identification ne se fait pas attendre : il s'agit d'un certain John Lowery. Mais très vite, la situation se complique, car ce même Lowery est supposé avoir péri plus de 40 ans auparavant, au Viêt-Nam, et être enterré dans sa vie natale. Qui est donc l'homme découvert dans la mare ? Et s'il s'agit bien de Lowery, qui est enterré dans sa tombe ?

On est ici dans le bon vieux policier qui va bien, avec cet aspect scientifique qui plaît beaucoup ces dernières années. L'avantage majeur, c'est que Reichs connaît son métier et sait de quoi elle parle, ajoutant une couche de réalisme bienvenu dans l'histoire. Très documentée, aussi bien médicalement qu'historiquement, on sent derrière l'écriture un esprit très cartésien. C'est plutôt plaisant, même si au début on est un peu perdu si on avait l'habitude de regarder la série, car c'est un personnage qui porte le même nom, fait le même métier, mais ne se comporte pas vraiment de la même façon. La Temperance du roman est une mère divorcée, avec une fille de plus de vingt ans, et elle est bien plus humaine et chaleureuse que sa contrepartie télévisuelle - et en soit, c'est plutôt une bonne chose, car on s'identifie bien plus aisémment au personnage.

Dans l'ensemble, un roman bien écrit et un suspense bien construit, avec le petit plus qui tend à manquer, la possibilité pour le lecteur d'assembler certains éléments par lui-même. Souvent, ces derniers temps, c'est un coup de théâtre qui révèle tout ; ici, on a suffisamment d'informations pour pouvoir faire ses propres déductions, pas sur tout, mais sur une bonne partie des évènements. Et ça, pour moi, c'est la marque d'une histoire bien construite.

mercredi 15 décembre 2010

Où l'on confirme l'importance du titre

Dans mon post précédent, je mentionnais l'importance du titre pour un livre, et l'effet que pouvait faire un titre bien choisi. Ici, nous avons le souci inverse. Le titre de Jessica's Guide to dating on the Dark Side est plutôt le genre de titre qui me découragerait de lire le bouquin et, si on ne me l'avait pas conseillé, je ne m'en serais jamais approchée. Et je me serais privée d'une lecture tout à fait convenable pour un voyage en avion au milieu de la nuit : facile à lire, sympathique, sans prétention mais agréable, de la bonne bit-lit romantique qui se lit toute seule.

Petit synopsis rapide : Jessica, qui vit dans son trou paumé aux Etats-Unis, est en fait une enfant adoptée bébé en Roumanie nommée Antanasia. Globalement, ça ne change pas grand-chose à sa vie de tous les jours, sauf quand débarque un mystérieux jeune homme nommé Lucius. Il chamboule toute la vie de Jessica en lui annonçant non seulement qu'elle est un vampire, une princesse de son peuple, mais qu'en plus ils sont fiancés depuis leur naissance. Lui aussi, bien entendu, prétend être un buveur de sang. Jessica accueille tout cela avec le septicisme de circonstance, mais peu à peu elle sera bien forcée de reconnaître que, peut-être, il y a du vrai dans ce que lui affirme son prétendant.

J'ai lu ce roman aux petites heures de la nuit, entre Dubaï et Male', et je l'ai fini en quelques heures. Objectivement, c'est tout à fait le genre de roman qui convient quand toute oeuvre plus complexe ou plus travaillée est inaccessible pour un cerveau fatigué, ou quand on est souvent interrompu dans la lecture. C'est le genre de littérature de vacances qui divertit sans être exceptionnelle. C'est bien écrit, sans être transcendant, l'histoire se tient et les personnages évoluent d'une manière crédible, et puis c'est le genre d'histoire d'amour qui fait fondre la midinette en moi, celle qui est bien enfouie mais qui, de temps en temps, fait surface pour se nourrir de ce genre d'historiette.

Je suis loin d'être enthousiasmée comme je peux l'être par un Pratchett, un King, ou plus récemment par les Brandon Sanderson. Mais pour lire sur une plage ou dans un avion, dans un métro ou dans une file d'attente, c'est idéal, et ça laisse une impression plutôt sympathique.

dimanche 12 décembre 2010

Full Dark, No Stars

Ces derniers temps, Stephen King sort un nouveau livre à chaque fois que je pars en vacances et que j’ai du temps pour le lire, on peut dire que ça tombe bien ! Après Just After Sunset il y a deux ans et Under the Dome l’an dernier, cette année c’est un recueil de novellas, Full Dark, No Stars, qui a occupé mon temps libre – il a plu quelques jours aux Maldives, mais l’intérieur d’un bungalow avec un bon bouquin, c’est bien aussi !

Ce livre réunit quatre histoires, quatre de ces nouvelles longues qui sont un format où King excelle.

1922 raconte l’histoire d’un fermier qui, suite à un désaccord avec son épouse sur la vente d’un terrain hérité du père de celle-ci, commence une lente descente dans la folie meurtrière. Big Driver nous présente l’écrivaine de polars Tess, qui en prenant un raccourci à travers les bois pour rentrer d’une conférence, se retrouve plongée dans un cauchemar que même son imagination fertile n’avait pas pu envisager. Dans Fair Extension, un homme atteint d’un cancer foudroyant se voit offrir un pacte aux relents de souffre pour gagner quelques années. Et enfin, A Good Marriage nous démontre que même après 20 ans de mariage, on peut encore découvrir des choses sur l’être aimé – des choses que l’on aurait préféré ignorer.

Si Richard Bachman, l’alter-ego de King auquel on doit entre autre Marche ou Crève et Running Man, n’était pas « mort » en 1985 d’un « cancer du pseudonyme », j’aurais dit que Full Dark, No Stars était plus un livre de Bachman qu’un livre de King. J’ai toujours trouvé que les romans qu’il a publié sous ce pseudonyme étaient plus sombres, plus angoissants, plus dénués de toute lumière que ses autres productions, et ce recueil est tout à fait dans cette ambiance très noire. 1922 et Fair Extension, notamment, ne dégagent ni espoir ni rédemption possible, pas de justice céleste ni de victoire du bien sur le mal. Les deux autres textes triomphent du mal, mais d’une manière qui reste moralement dérangeante, en mettant en avant cette part d’obscurité que nous avons tous en nous, même les plus normaux et les plus gentils d’entre nous. Pire, on prend un certain plaisir à la vengeance des personnages, tout en sachant pertinemment que la vengeance n’est pas la solution moralement acceptable.

Et ce titre ! On sous-estime souvent l’importance d’un bon titre, et on pourrait se dire que King n’a pas besoin de se fatiguer – ses livres se vendront de toute manière. Mais depuis l’annonce de la sortie de Full Dark, No Stars, je suis fascinée par le titre. Sombre, mystérieux, et parfaitement adapté à l’ouvrage, ce qui ne gâche rien.

Je suis une fan inconditionnelle de Stephen King, je l’ai assez répété pour que vous commenciez à le savoir. Et c’est la faute de livres comme celui-ci, qui vont droit au but, qui ne vous laissent pas de répit. Ses histoires courtes sont ses meilleurs textes ; pensez Rédemption de Shawshank, ou encore Brume (The Mist), ou même la Tour Sombre qui a commencé par quatre novellas qui sont ensuite devenue le Pistolero. Il est à son meilleur dans cet exercice, et une fois de plus il délivre une œuvre impeccable qui nous entraîne dans les recoins les plus sombres de la nature humaine. Un régal !

vendredi 10 décembre 2010

And back we are !

Eh voilà, nous sommes de retour après notre voyage de noces dans un hôtel des Maldives. Malgré quelques bonnes averses pendant le séjour, et une expérience de tempête tropicale dans une coquille de noix dont mon estomac se serait bien passé, on ne peut qu'être ravi quand on a la chance de passer dix jours là :


Surtout quand on voit le temps qui nous a accueilli à Paris !
Maintenant, la pile à lire a commencé à prendre une bonne claque pendant les pluies, je vais donc pouvoir recommencer à alimenter ce blog avec des livres. Et comme je n'aime rien tant que cela, ça tombe plutôt bien.

Pour le plaisir, une autre photo, prise vers 14h, juste avant une tempête (nous étions à l'abri pour celle-ci). Je ne suis généralement pas très douée pour la photo, mais je possède un appareil pour lequel la marche à suivre est simple : viser, appuyer sur le bouton. Il gère la mise au point, et même si je sais bien que c'est tricher, ça donne des super photos même quand on ne sait pas s'y prendre !


dimanche 28 novembre 2010

Nano, la fin !

A y est, je viens de terminer mon roman, à un décompte final de 91316 mots, soit plus de 130 pages. Jusqu'au dernier moment, je n'ai pas cru que j'y arriverais, car demain matin, nous partons avec Jarjar en voyage de noces aux Maldives, et je n'étais pas sûre de boucler l'histoire avant le départ. Mais voilà, c'est fait, et maintenant, nous partons au soleil pendant une dizaine de jours. J'ai l'impression de l'avoir gagné, ce voyage, et si j'avais dû partir sans finir, c'est bête mais ça m'aurait pesé (enfin, peut-être moins une fois dans un jacuzzi avec vue sur la mer).

Maintenant, je vais pouvoir attaquer ma pauvre pile à lire, honteusement négligée pendant le mois de novembre, et qui du coup a pris des proportions un peu effrayantes dans l'intervalle :



Allez, à dans dix jours !

vendredi 26 novembre 2010

The end is near

La fin du nano approche donc, il ne me reste plus que 3 jours en incluant aujourd'hui avant de m'envoler vers des lattitudes plus clémentes. Depuis déjà hier, c'est la roue libre totale tandis que je me précipite vers la fin du roman en espérant pouvoir boucler dans les temps... ça devrait aller, mais de peu. En attendant, les 80K sont tombés, et je n'en reviens toujours pas vraiment.

Le signal était clair, il fallait qu’il continue à lire le troisième extrait, qui lui avait été, selon l’auteur de l’ouvrage où il se trouvait, tiré d’un ancien ensemble de prophéties écrites par un dément lors de ses accès de folie. Voilà qui était charmant, mais expliquait le style un peu particulier du texte :

"Dans les années dans les siècles dans les millénaires. Les protecteurs les protectrices seront décimés les hommes en noir les détruiront. L’Adversaire il revient l’Adversaire elle sera seule il tentera de la détruire elle sera seule mais pas seule non, elle devra le combattre. On ne la croira pas elle sera l’ennemie mais pas l’ennemie non non non pas d’ennemie car l’Adversaire oui l’Adversaire seul est l’ennemi. Il revient prenez garde il revient elle est là il revient et elle est là. Dans les années dans les siècles dans les millénaires. Il revient."

Morad se gratta la tête, et lança un coup d’œil interrogateur à Vanéa, qui secoua la tête et sourit.

- La ponctuation, ou le manque d’icelle, est d’origine.
- Ah oui, quand même, répondit Morad.

jeudi 25 novembre 2010

Ce n'est pas moi Mr l'agent, c'est le canard que je viens de manger.

Lu sur le net la semaine dernière ici, je cite :
Un fermier français a été condamné à un mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende pour avoir donné du cannabis à ses canards.
Après les contrôles anti-dopages positifs des cyclistes pour cause de stéroïdes donnés aux vaches, les personnes contrôlées positifs au canabis pourront se défendre en disant qu'elles ont mangé du canard. Après donc le space foie gras pour Noël, nous attendons les nouvelles innovations gastronomiques pour les prochaines fêtes : la dinde du Réveillon aux morilles et champignons hallucinogènes, l'agneau pascal aux amphétamines et pour les barbecues de l'été, des côtelettes de porc à l'herbe.

mercredi 24 novembre 2010

Enigma

Un petit message pour parler d'un nouveau site d'énigme que je viens d'attaquer : Enigma disponible sur le site du NewScientist. Au détour d'une recherche sur la machine Enigma de la Seconde Guerre Mondiale, j'avais mis ce site en signet dans mon Renard Roux en attendant le jour où je voudrai me creuser les méninges dessus. Je viens donc de parcourir les dernières énigmes publiées (la 1622 datant de la semaine dernière, la 1623 devrait être publiée ce soir :D ). Et je vais donc tranquillement attaquer la résolution et vous proposer mes réflexions pour les confronter aux vôtres par la suite.

A la différence de ProjectEuler que je dois présenter dans un prochain post (sûrement à notre retour du soleil), les solutions ont l'air d'être publiées avec deux mois de délai. Cela ne m'empêchera pas de reprendre les énigmes depuis le début et de faire donc des posts réguliers sur ce sujet avec mon mode de réflexion. Autre différence, les réponses les plus rapides qui parviennent par mail ou par courrier peuvent être récompensées pécuniairement ce qui n'est pas le cas sur Euler où le seul mérite est de voir son compteur de problèmes résolus s'incrémenter (voir la pastille en haut à droite de ce blog).

Les premières (qui sont en fait les dernières) énigmes que j'ai parcourues traitent autant de la logique, que des statistiques ou des carrés magiques. Cela demande moins de connaissance en programmation que ProjectEuler et est donc accessible à un plus grand nombre.

Seul bémol peut-être, tout comme ProjectEuler, les énigmes sont posées en Anglais. Mais cela arrête rarement les plus curieux.

mardi 23 novembre 2010

Dernière semaine

La dernière ligne droite commence, d'autant que je pars en vacances au bout du monde et sans internet le 29 novembre. Il est temps d'arrêter de tourner autour du pot, et de terminer ce roman qui fait déjà plus de 70 000 mots et devrait en faire 10 ou 20 de plus avant de pouvoir être bouclé. Et pour commencer, on va devenir nettement moins sympa avec ces personnages qui se tournaient un peu les pouces, je trouve...

Elle se réveilla dans le noir. Elle était allongée sur une surface rugueuse, inconfortable, et elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Vanéa tenta de se redresser, mais l'effort lui fit tourner la tête et voir des étoiles, et elle se dit qu'il vaudrait mieux rester allongée encore quelques minutes, aussi peu confortable que soit sa couche. Où était-elle ? Elle entendait un bruit d'eau qui goutte, et sentait une odeur de charogne, d'ordure et de peur. Graduellement, les derniers événements lui revinrent en mémoire, et elle gémit. Elle devait être dans une geôle quelconque, ce qui expliquait à la fois l'obscurité et les odeurs.

Ah, ça, elle s'était bien jetée dans la gueule du loup, il n'y avait pas de doute là-dessus. Toute seule comme une grande, en allant rencontrer le Capitaine des Limiers, au bras de son propre fils, pas moins. Elle n'imaginait pas une seconde que Morad l'ait trahie ; la panique et la blessure dans ses yeux quand il avait compris ce que son père avait planifié avaient été trop authentiques. Elle espérait simplement que son mouvement de révolte ne lui attirerait pas d'ennuis.

Finalement, sa tête arrêta de tourner et elle put s'asseoir. Ses yeux s'habituèrent peu à peu à l'obscurité, car il y avait quelque part une source de lumière qui permettait à la pénombre de se dissiper graduellement, peut-être un simple rai de lumière sous une porte. Elle était dans une cellule carrée dont trois murs étaient en pierre et le quatrième était une grille donnant sur un couloir, et, en face, une autre cellule similaire, vide. La surface rugueuse, et froide, sur laquelle elle était allongée, était une sorte de couchette en pierre, taillée au marteau et au burin sans doute et que personne ne s’était donné la peine de polir. Après tout, pour quoi faire ! Dans le coin, elle apercevait une forme sombre, qu’elle soupçonnait d’être un seau pour faire ses besoins, et elle pria pour ne pas devoir s’en servir. Quelle heure pouvait-il bien être ?

jeudi 18 novembre 2010

Et le Nano continue !

Car on est encore loin de la fin du roman, même si en ayant dépassé les 50K on tend à ralentir le rythme de manière assez radicale. Enfin, les 60K devraient tomber aujourd'hui, et avec un peu de chance, une fois sortie de cet espèce de no man's land entre 50 et 60, ça devrait redémarrer !
Même si le physique commence à être rattrapé et que le boulot se fait plus insistant...

- Ça me fait penser, demanda la jeune femme en hésitant. J’ai une question à te poser… mais je ne voudrais pas que tu le prennes mal.
- Vas-y, il y a peu de chances.
- La veille de notre arrivée à Samdal, on s’est arrêtés dans un village, tu te souviens ?
- Oui, très bien.
- Bon, j’ai fait un cauchemar cette nuit-là, et je me suis réveillée au milieu de la nuit. Je me suis mise à la fenêtre pour prendre un peu l’air, et je t’ai vu dans la cour.
- Oh ? je ne me suis pas rendu compte que tu étais là. Tu n’as pas fait de bruit
- Non, je l’ai fait exprès, je voulais, euh, voir où tu allais, et je me demandais...

Elle ne savait pas comment continuer, et elle le regarda d’un air un peu suppliant, priant pour qu’il comprenne la question non posée. Il lui rendit son regard, d’abord d’un air d’incompréhension totale, et puis la lumière se fit jour sur son visage et il éclata de rire, en la prenant par la taille pour la serrer contre lui.

- Tu as pensé que j’allais voir une femme ! S’esclaffa-t-il. Voilà qui explique ton attitude du lendemain. Je te plaisais déjà un peu alors ? Mais c’est que tu es jalouse !
- Oui, bon, ça va, bougonna-t-elle, comment je suis supposée savoir ce que tu vas faire au milieu de la nuit, moi ? Et tu allais faire quoi d’abord ?
- Voir un informateur. Un vieux monsieur, plusieurs fois grand-père, pas du tout mon genre.

lundi 15 novembre 2010

A la mi-temps

Nous sommes le 15 novembre, soit la moitié du Nano. Cette année, j'ai battu mon record en dépassant la barre des 50 000 mots vendredi soir, après plus de 7 800 mots tombés dans la journée, un dos en miettes et des ampoules au bout des doigts (véridique).

Je suis ravie et pas qu'un peu fière, mais c'est loin d'être fini ! Car, pour moi, rien ne sert de se réjouir d'avoir écrit 50 000 mots (enfin, un peu quand même) si l'histoire n'est pas bouclée. Le Nano, c'est aussi mon défi de pondre un roman en un mois, et si ça doit faire 80 000 mots ça les fera ! Donc on retourne au turbin après un week-end de repos, le temps de remettre le dos droit et de ne plus avoir les doigts à vif, et c'est reparti pour un tour !

Et tout de suite, un nouvel extrait de la chose, un petit dialogue entre mon personnage principal et une amie d'enfance...

Vanéa avait beaucoup frustré son amie en la privant d'une poupée géante à habiller et maquiller à son goût, quand elle avait évolué en ne se souciant que marginalement de ce qu'elle portait du moment que c'était décent et confortable. Le chignon réglementaire, sans fantaisie, pas de maquillage, une tenue aussi uniformisée que possible qui lui évitait des casse-têtes, et elle s'estimait heureuse, là où Laura avait longtemps cherché à la rendre coquette, avant de déclarer la cause comme perdue. Du coup, appelée à la rescousse pour une occasion particulière – et probablement la première fois que Vanéa cherchait à s’habiller pour un membre du sexe opposé, de surcroît – elle n'allait pas se limiter à changer la couleur de ce que portait son amie. Elle la poussa presque de force dans un salon d'essayage – parler de cabine eut été très en dessous de la réalité – et lui fit essayer tellement de tenues que Vanéa perdit rapidement le nombre.

- Je profite honteusement du fait que tu sois en mon pouvoir, annonça-t-elle alors que Vanéa remarquait que la tenue qu'elle lui tendait était quand même un peu trop habillée. Comme ça, je saurais ce qui te va si tu as de nouveau besoin de moi à l'avenir.
- Tu joues à la poupée, en fin de compte ! Répondit Vanéa en riant malgré elle devant l'entrain de son amie.
- Exactement. Je me rattrape, si l'on peut dire. Tu as besoin d'aide pour nouer celle-ci.

Ce n'était pas une question, car Laura joignit immédiatement le geste à la parole pour l'aider à se dépêtrer d'une lanière particulièrement compliquée.

- Bon, elle ne convient pas, déjà, s'il a besoin de faire appel à une troisième personne pour te l'enlever, ce n'est pas l'effet recherché, déclara Laura, faisant rougir son amie jusqu'aux racines des cheveux.
- Laura ! Je n'ai pas l'intention de finir au lit avec lui !
- On ne sait jamais, c'est ce que je dis toujours, rétorqua l'interpellée avec une lueur malicieuse dans l'oeil. Mieux vaut être parée à toute éventualité.
- Je t'assure que rien n'est plus loin de mes intentions !
- M'est avis que tu protestes un rien trop fort pour être parfaitement honnête, ma chérie.

vendredi 12 novembre 2010

Nanodialogue

Me voici au matin d'une journée qui pourrait finir à 50K, ou pas. Tout dépendra de mon inspiration. Et quand je n'ai pas beaucoup d'inspiration, j'écris des dialogues, plein. Petit exemple avant de retourner au turbin :

- Là où je te rejoins sur l'absurdité de la chose, nota Morad, c'est qu'elles n'avaient définitivement pas intérêt à faire tout ce que ces livres décrivent. C'était le bûcher assuré pour elles, ou en tout cas une populace en colère avec des fourches. À tous les coups, elles sont perdantes, et elles ne gagnent rien, comme si les actes étaient une fin en soi, le mal pour le mal.

- C'est vrai que c'est quand même très étrange, ça. Je me demande si quelqu'un s'est déjà posé la question.
- Je peux te dire que oui, répondit Morad. Il y a des théories chez les Limiers, des rumeurs, mais si les gens se demandent le pourquoi du comment, ce n'est pas pour autant qu'ils mettent en doute la véracité de ces histoires.
- Quelque chose du genre « elles l'ont fait, elles devaient bien avoir une raison, mais je ne vois pas laquelle » ?
- Quelque chose de ce genre-là en effet. Chez nous, on évoque de la pure méchanceté, même si les Limiers sont bien placés pour savoir que c'est très rare dans la vraie vie, les gens « méchants ». On n'est pas dans un conte de fée, souvent les gens ont une raison pour leurs actions, un mode de pensée dans lequel ils sont le « gentil » et où ils ne font, le plus souvent, que se défendre contre ce qu'ils considèrent comme une agression.
- Je ne sais pas si je comprends bien ce mode de pensée, en fait.
- Eh bien, par exemple, si tu pensais que je cherchais à te piéger et à te faire arrêter comme sorcière, peut-être parce que tu aurais mal interprété quelque chose que j'aurais dit...
- Il aurait vraiment fallu chercher loin pour en arriver à ce genre de conclusion, répondit Vanéa sans pouvoir réprimer complètement un frisson à cette idée – c’était trop proche de ses propres craintes pour son confort.
- Je suis d'accord avec toi, mais certaines personnes sont juste paranoïaques, tu sais. Enfin bref, tu aurais pu supposer cela et essayer de me tuer pour éviter que je te fasse du mal en premier. C'est le genre de choses que je vois souvent. Le pire dans l'histoire, c'est que parfois, les gens se sont vraiment défendus d'une agression. Pour le coup, c'est toujours difficile de comprendre ce qui passe dans la tête de quelqu'un quand il se transforme en meurtrier, mais en tout cas, ce n'est jamais un truc du genre « je vais le tuer pour le plaisir de faire du mal », ou alors dans de très rares cas de psychopathie – et encore, tu veux que je te dise, même eux ont souvent une forme de justification dans leur mode de pensée un peu tordu.
- Tu as déjà tué quelqu'un ?

mercredi 10 novembre 2010

Nano, troisième

Et d'ici la fin de la semaine, on vise les 50K - avec les deux jours toute seule à la maison qui s'annoncent jeudi et vendredi, le wordcount devrait décoller...

Vanéa se força à se réveiller. C'était quelque chose qu'elle savait faire depuis toute petite, quand un cauchemar devenait trop effrayant, quand une petite partie de son esprit se rendait compte qu'elle dormait. Elle savait forcer cette part d'elle-même à prendre une place de plus en plus grande, jusqu'à ce qu'elle se réveille en sursaut, dans son lit, le coeur battant mais ses terreurs derrière elle. Et cette fois-ci ne fit pas exception ; elle s'assit d'un seul coup dans un lit inconnu, un lit d'auberge, dans une chambre noire et inamicale, sans personne, pas même une peluche à serrer contre elle, et surtout pour l’aider à oublier la sensation fugace qu'on cherchait à la retenir, comme si dans son rêve, la Marysa imaginaire avait eu elle aussi prise sur son être. C'était une sensation à la fois inédite et foncièrement désagréable.

Elle se leva, incapable de se rendormir à ce moment-là, et marcha jusqu’à la fenêtre de sa chambre. D'où son inconscient avait-il tiré cette image de Marysa ? Elle ne connaissait personne ayant cette stature imposante et cette chevelure rousse. Ce trait, en particulier, était d'une rareté extrême car souvent il nécessitait que les deux parents d'un enfant le possèdent – et ce genre de mariage était découragé, à cause de la mauvaise réputation du roux et de son lien avec la magie. On essayait ainsi de limiter le nombre d'enfants roux, pensant qu'ils étaient plus exposés à la tentation pour une raison ou une autre. Du coup, elle n'était même pas sûre d'en avoir déjà vu un en vrai, ailleurs que dans les livres ou les portraits. Peut-être était-ce de là qu'elle tenait l'image de Marysa ? Peut-être avait-elle croisé une image de sorcière brûlée au bûcher et l'avait-elle calquée sur elle ? Vanéa avait une mémoire photographique et ne se souvenait pas d'une telle image, mais elle était la première à se reconnaître faillible, et encore plus dans le noir aux petites heures du matin. Elle s'accouda à la fenêtre qu'elle avait ouverte pour avoir un peu d'air frais. Tout était silencieux dehors, même les animaux. Il devait être vraiment tard – ou tôt. Elle avait toujours bien aimé cette heure où personne d'autre qu'elle n'était réveillée et où le monde lui appartenait, en un sens, puisqu'elle était la seule à le voir.

Mais un mouvement attira son attention, du côté des écuries. Quelque chose d'à peine visible, une silhouette, noir sur noir. Curieuse, elle se pencha, faisant le moins de bruit possible, sentant sans trop savoir pourquoi qu'elle ne devait pas être vue si elle voulait voir. À une heure pareille, cela ne pouvait pas être quelqu'un vaquant à une occupation honnête ou à tout le moins avouable. Au mieux, un palefrenier sorti faire ses besoins, trop fainéant pour aller jusqu'aux latrines, au pire, un voleur de chevaux. Mais quand la silhouette se glissa le long du mur, Vanéa acquit la conviction absolue et irrationnelle qu'il s'agissait de Morad. Quelque chose dans sa manière de bouger lui rappelait le Limier, et c'était tout à fait son genre de fouiner dans le noir, quand les gens normaux avec des Vocations normales étaient couchés. Ou réveillés à cause d'un cauchemar, amenda-t-elle, mais certainement pas dehors à traîner, en tout cas.

Quand un rayon de lune illumina un instant fugace le visage du rôdeur, l'intuition de Vanéa fut confirmée. Il s'agissait bien de Morad, vêtu d'une espèce de justaucorps noir qui dissimulait même ses cheveux. Il était limite un peu ridicule, et puisqu'elle l'avait vu, cela ne servait même pas à grand-chose.

lundi 8 novembre 2010

Nano, point d'étape

A un peu plus des 50% requis, un nouvel extrait, où mon héroïne, après avoir lu de vieux documents, goûte à un repas bien mérité. Et si elle trouve l'endroit bruyant et aspire au calme, elle se rendra bientôt compte qu'elle n'y était pas si mal, dans cette auberge...

Dès la porte de sa chambre passée, elle sentit les effluves qui montaient de la salle commune, bière, sueur, et ragoût mêlés, une odeur qu'elle associerait sans doute pendant des années à ces dîners pris en solitaire dans une salle pleine de monde. Après l'odeur, plutôt réconfortante dans son genre, c'est le bruit qu'elle reçut en pleine face, la raison pour laquelle elle avait tenté au début de prendre ses repas dans sa chambre. Les conversations à pleine voix, les cris d'un bout à l'autre de la salle, les rires bruyants voire gras, tout cela était très difficile à supporter pour ses oreilles raffinées. Mais le pire, sans doute, c'était la manière dont les conversations s'arrêtaient brusquement quand elle rentrait dans la pièce, avant de reprendre progressivement pour atteindre leur niveau assourdissant d'origine en quelques minutes. Cet instant, où tous les regards se tournaient vers elle, la jaugeaient de haut en bas, avant de se détourner comme si cet examen avait trouvé quelque défaut caché, cela la mettait à chaque fois terriblement mal à l'aise. Comme tous les soirs, elle carra les épaules et alla rejoindre la table et la chaise que lui avait réservées la femme du tavernier, évitant soigneusement de regarder autour d'elle.

La table de Vanéa était située près de la cheminée, là où la température était la plus agréable. Elle était à peine assise que la femme du tavernier, Mari, arriva les bras chargés d'un plateau, un grand sourire sur le visage. Souvent, ces braves femmes la prenaient sous leur aile, semblant penser qu'elle était une petite chose fragile ayant grand besoin de nourriture en quantités ahurissantes. Mari n'avait pas fait exception et, à en juger par le fumet qui s'échappait de l'assiette qu'elle posa devant Vanéa, elle s'était surpassée. Tout en jacassant avec entrain, comme à son habitude, elle disposa devant la jeune femme l'assiette de ragoût – probablement du mouton, car c'était la production principale de la région – une autre assiette de fromage, deux énormes tranches de pain et une cruche de cette bière légère qui passait pour de l'eau dans ce village.

- Et quand vous aurez fini, ajouta-t-elle avec un grand sourire, je vous ramènerai le dessert. Ce sont des pommes au four, vous m'en direz des nouvelles

Et elle resta les mains plantées sur les hanches, attendant que Vanéa prenne sa première bouchée et exprime son approbation du ragoût – effectivement délicieux. Alors, Mari hocha la tête, comme si toute autre réaction eut été inimaginable, et repartit houspiller la jeune femme qui l'aidait en cuisine et servait en salle. Vanéa sourit ; si elle mangeait tout ce qu'on essayait de lui faire ingurgiter, ici ou ailleurs, elle finirait grasse comme une oie.

mercredi 3 novembre 2010

Nano, c'est parti !

C'est même parti depuis deux jours et demi, en fait, et moi qui était en mode panique absolue car je n'avais pas le moindre début d'intrigue, de personnages ou même une idée du genre dans lequel j'allais officier, j'ai eu une illumination le 1er novembre à 9h du matin. Résultat des courses, le word-count (que vous pouvez voir en haut et à droite) explose tous mes records des années précédentes.

Je vais donc essayer ce mois-ci de poster des extraits de ce que je ponds. Cela risque d'être un peu bourré de répétitions et d'adverbes en -ment, compte tenu de la nature même du défi. Ci-dessous un passage situé vraiment au début, avant que je rentre dans le truc et que ça devienne trop illisible :

" Les jours passent et pour l'instant je suis toujours libre et en vie, même si mon fardeau me pèse de plus en plus. Mais je les entends chuchoter derrière mon dos, et je commence à craindre qu'il n'y ait pas besoin que vienne leur inquisiteur. Sous peu, ils risquent de prendre eux-mêmes l'initiative de se débarrasser de la sorcière. Je ne peux maintenant plus qu'espérer une année clémente et une bonne récolte, et qu'aucun bébé ne soit mort-né. Je crains qu'une avanie, quelle qu'elle soit, ne signe mon arrêt de mort. "

Vanéa tourna la page jaunie, mais ce paragraphe était la dernière entrée du vieux journal poussiéreux. Il devait avoir été écrit quelques temps après le reste, mais c'était difficile à dire car le journal lui-même ne comportait aucune séparation entre les entrées, les mots se suivant sans aucune indication de date. En fait, le vieux livre relié de cuir ressemblait plus à un assemblage de pensées éparses qu'à un vrai journal. Celle qui l'avait écrit devait peut-être l'utiliser pour mettre de l'ordre dans sa tête, peut-être aussi comme un pense-bête si, avec l'âge, sa mémoire avait commencé à flancher.

Si elle n'avait plus écrit ensuite, c'était sans doute parce que ses peurs s'étaient réalisées. Les documents de l'époque faisaient état d'une sorcière brûlée dans la région, et il s'agissait probablement de la femme dont Vanéa tenait le journal entre ses mains. Son arrière-arrière-arrière grand tante, si elle pouvait se fier à ses recherches.

lundi 1 novembre 2010

Pass Intégrale


Comme tous les ans, je ne paye pas le 12ème mois de mon pass intégrale. J'ai toujours cru que le 12ème mois était celui de congés payés pendant lequel on n'utilisait pas le pass ce qui rendait l'abonnement rentable. Mais en fait, non, le 12ème mois, c'est le mois de grève auquel nous avons le droit tous les ans. Il faudra que je fasse un jour le calcul de rentabilité réel de ce pass. Je suis sûr que côté usager, il y aurait quelques surprises.

mercredi 27 octobre 2010

Good Bye Old Chap !


Aujourd'hui un compagnon de 20 ans (dans mon cas) vient de nous quitter.

Sony vient d'annoncer la fin de la production de ces walkmans (baladeur car nous parlons Français). Je me souviens de mon premier walkman comme si c'était hier. Un parallélépipède noir qui doit bien faire 2 fois mon vieil ipod nano en largeur, 1,5 fois en longueur et 4 ou 5 fois en épaisseur. Autant dire qu'il ne rentrait pas dans la poche, mais il avait l'accroche pour pouvoir être mis à la ceinture. Quelques années après, j'ai envié mon frère quand il eu un ultraslim qui était à peine plus grand qu'une cassette audio.

Compagnon pendant des années, dans les bouchons de l'A6, pour éviter de voir que les kilomètres ne passent pas, pour éviter d'écouter autoroute FM ou les parents et pour ne revenir à la réalité que pour le traditionnel : "Quand est-ce qu'on mange ? Quand est-ce qu'on s'arrête pour se dégourdir les jambes ?" Ce fut un compagnon de tous les voyages, de toutes les vacances. Un compagnon dont il faut surveiller l'alimentation en pile comme en cassettes. Comme un frigo de colocation avec son frère, il faut s'assurer d'amener dans la boîte à cassettes les vivres que l'on voudra absolument écouter, celles que l'on pourra faire écouter, et surtout négocier âprement la composition de la boîte partagée à 2 car la place dans la voiture est millimétrée.
Le prochain avis de décès attendu est celui de discman avant que les lecteurs dvd portatifs ne rejoignent le panthéon de ces objets qui nous ont tenus compagnie pendant nos longs voyages en avion, train ou sur la route des vacances.


Allez, un grand merci pour tous tes services rendus cher walkman. De la part de tous les enfants qui pouvaient écouter la radio le soir en douce sous la couette, de la part de tous les parents qui avaient la paix dans la voiture car avec deux walkmans et des piles, pas de chamailleries entre les enfants pour choisir la station de radio, de la part de toutes les compilations que l'on pouvait faire pour les vacances, pour les boums (et oui, ça s'appelait des boums à mon siècle), pour les copains (a mix tape, he made a mix tape... pardon, je délire). Bref, au revoir et encore merci.

mardi 19 octobre 2010

Oh, tiens, un post !

Ah ben oui, forcément, quand on cumule période surchargée au bureau, avec collègues qui démissionnent en cascade, et localisation géographique sur une ligne de RER où les grèves ne sont pas qu’une vue de l’esprit, ça devient plus compliqué de faire vivre un blog… Je ne peux que croiser les doigts pour que ça se calme d’ici le début du NaNo, sinon, ça risque d’être sportif.

Le bon point, c’est que du coup, pendant toutes ces heures passées dans un train arrêté entre deux gares pour des raisons mystérieuses (des gens sur les voies ? Un voyageur mort piétiné ? Yog-Sothoth apparu devant le train ?), on a le temps de bouquiner. Après Needful Things, le bon pavé, j’ai enchaîné sur Inside Out, de Maria V Snyder, et The Folklore of Discworld, par Jacqueline Simpson et bien entendu Terry
Pratchett.

Les « companion books » du Discworld font partie de ce que je préfère dans la série. Nanny Ogg’s Cookbook est une merveille, mes exemplaire de Science of Discworld I, II et III ont été tellement relus qu’ils tombent en ruine, et même the Wit and Wisdom of Discworld, qui n’est au final qu’un recueil de citations, m’a fait un trajet en avion que je n’ai pas vu passer. Quant au Folklore, il reprend en fait diverses créatures et croyances du Discworld, et les remet en perspective par rapport à celles de notre monde. Tout y passe : vampires, elfes, loups-garous, nains, dieux et démons, dragons, sorcières, les golems et la Mort.

Jacqueline Simpson est apparemment folkloriste de profession, et elle livre avec Pratchett un livre enlevé et qui se lit d'une traite, très instructif pour ceux qui s'intéressent à l'origine ou aux diverses facettes des légendes. A la lecture, on entraperçoit aussi le raisonnement de Pratchett quand il s'attaque à ces mythes et les parodie dans ses œuvres, mais d'une manière qui donne souvent à réfléchir. Dans tous les cas, je ne peux que le conseiller, ne serait-ce que pour patienter jusqu'au prochain roman de la série - je fais partie de ces inconditionnels (sans aucune objectivité, et je suis la première à le reconnaître) qui ne trouvent pas que Pratchett s'essouffle, mais qu'au contraire il se bonifie avec l'âge !

Bientôt, si j’ai le courage, le très impressionnant The Way of Kings de Brandon Sanderson. Ce qu’il y a, c’est qu’il ne rentre pas dans mon sac à main.

jeudi 7 octobre 2010

Buy now. Pay later.

Parfois, sous le titre d'un roman, on trouve une petite phrase, une sorte de teaser qui donne quelque indice sur l'histoire (je pense que ça doit avoir un nom, mais je ne le connais pas. Si quelqu'un sait, éclairez-moi). Dans le cas de mon exemplaire de Needful Things (Bazaar en français), un des meilleurs romans de Stephen King à mon humble avis, c'étaient ces quatre mots.

Buy now. Pay later.

Rarement a-t-on aussi bien résumé une œuvre.

L'histoire, comme dans beaucoup de romans de King, est extrêmement simple : le nouveau magasin dans la ville de Castle Rock, tenu par monsieur Leland Gaunt, semble avoir quelque chose de spécial pour chacun, à un prix que chacun peut payer. Mais en plus du prix, il y a toujours un petit quelque chose en plus, une petite plaisanterie à faire à quelqu'un, rien de bien méchant. A ce prix-là, certains trouvent la carte de base-ball, rarissime, dont ils ont toujours rêvé, d'autres la canne à pêche de leur père décédé, d'autres encore un fragment de bois pétrifié qui pourrait provenir de l'Arche de Noé. Sur le moment, ça paraît bon marché... Mais les plaisanteries n'ont rien d'innocent, et peu à peu les habitants de la ville se montent les uns contre les autres, les vieilles inimitiés s'enveniment, les histoires d'amour tournent au désastre, la méfiance et la paranoïa se répandent... Tout a un prix.

Une fois de plus, un roman qui explore notre côté sombre, nos réactions les moins reluisantes, les conséquences de l'orgueil et de l'avidité chez l'être humain moyen. Le livre n'est pas tout jeune (il date de 1991) mais il n'a pas vraiment vieilli. Il ne fait que confirmer ce que je savais déjà au sujet de King : il est à son meilleur quand il explore les conséquences de nos instincts les plus primaires, indépendamment de la fin de l'histoire et de la résolution de l'intrigue (qui en l'occurrence présente un certain intérêt, à la différence par exemple d'Under the Dome).

En attendant le début du NaNo, autant lire un maximum : le mois prochain, terminé !

mercredi 6 octobre 2010

Avant novembre, octobre

Chaque année depuis 2008 maintenant, je vois arriver le mois de novembre avec un mélange de trépidation et d'impatience. C'est que novembre, pour moi, est devenu synonyme de NaNoWriMo, ce petit défi fort sympathique impliquant de produire 50 000 mots en 30 jours.

Comme ça, ça n'a l'air de rien. Mais c'est bien plus que ce qu'il n'y paraît ; le NaNo, ce sont une centaine de milliers d'internautes à travers le monde qui se lancent le même défi improbable, des forums actifs jour et nuit, des millions de litres de café consommés, des pétages de plombs réguliers, des heures de sommeil perdues, et aussi (et surtout) des rencontres avec des gens tous aussi tarés que soi-même (ce qui est ultimement très rassurant).

Et avant la folie de novembre (dont j'espère avoir le temps de rendre compte ici), c'est le mois d'octobre, où se rouvrent les forums, où se retrouvent les gens, où l'on échange l'état de nos préparations (la première année je suis partie à poil, sans plan ni même idée, je ne le referai pas), et où globalement on rentre peu à peu dans cet état d'esprit si particulier.

Et si vous, qui passez ici par hasard en cherchant une crevette-mante, voulez vous joindre à nous, cliquez sur la petite image là-haut à droite !

lundi 4 octobre 2010

Attention à votre carte bleue

Deux petites anecdotes pour présenter à quel point il faut faire attention à ce que l'on fait avec sa carte bleue.

Ce matin, je vais récupérer un recommandé à la poste. Une personne devant moi qui explique son problème à un responsable du bureau local : il vient d'utiliser la machine d'affranchissement en libre service. Il a renseigné lui-même l'affranchissement. Il n'a pas demandé à la machine de peser sa lettre et donc de calculer elle-même l'affranchissement. Monsieur connaissait son affranchissement : 95 centimes. Alors il a renseigné le montant, renseigné son code de carte bleue, et stupeur, il vient d'acheter un affranchissement à 95 Euros. J'espère qu'à ce prix-là, son courrier ne sera pas en retard, ou pire, perdu en route.

Cette aventure m'a rappelé une seconde anecdote qui m'est arrivée au restaurant il y a quelques années. C'est moi qui régale (pas derrière les fourneaux, seulement la note !). Facture aux alentours de 90 Euros pour 4, bon rapport qualité/prix pour le repas que l'on vient de se faire. Je regarde en coup de vent la game boy avant de taper mon code, rien d'hallucinant au niveau du montant. Quand je regarde mon ticket, surprise, j'ai en fait payé nos repas 9 Euros. La serveuse avait oublié de taper le dernier chiffre sur le boitier. J'ai bien évidemment signalé l'erreur avant qu'elle n'ait le temps de remettre le boitier en place. C'est le genre d'erreur qui vous fait virer un serveur si c'est le patron qui s'en rend compte.

Je suis bien content que l'erreur se soit produite en ma faveur car c'était facile de la régler en refaisant un ticket rapidement pour compléter le montant. Malheureusement, ce matin, le monsieur est reparti de la poste avec son affranchissement à 95 Euros, qui ne lui servira jamais car la responsable lui a gentiment fait remarquer qu'aucun courrier ne nécessitait un tel affranchissement. Alors pourquoi la machine permet-elle de saisir un montant aussi gros ? Avec l'informatique de nos jours, il est tellement facile de contrôler les montants et de les limiter. Pour les stations essence, ils limitent le plein à 120 Euros par exemple. Cela éviterait des désagréments aux gens pas réveillés le lundi matin.

jeudi 16 septembre 2010

La faune de St. James's Park

Si vous voulez voir Buckingham Palace et Big Ben dans la même journée, plutôt que de reprendre le métro ou de passer par la rue, faites donc un petit détour par St. James's Park. Voilà quelque chose que nous n'avons pas à Paris, et qui manque, je trouve : les parcs de Londres, ces parcs immenses, fleuris, plein de vie animale absolument pas farouche, ultra reponsants et apaisants. Le genre d'endroit où on irait bien se poser après le travail pour souffler et se changer les idées.

Le genre d'endroit avec des canards qui ont l'air mort :


Sérieusement, je trouve qu'on dirait un zombie, et il me fait carrément flipper. En plus, le machin, il est habitué à être nourri, donc il te fonce dessus droit devant et sans hésitation, en dandinant du popotin - et moi, je recule courageusement devant un canard.

Ceci étant dit, il y a des choses un peu moins flippantes dans ce parc, voire carrément choupi, et du coup on termine sur un petit jeu : cherchez l'intrus !

mercredi 15 septembre 2010

Ready normal people ?

Comme vous vous en doutez, le concert de Muse était fantastique. Comme il était sur le même modèle que celui du Stade de France, je ne vais pas en faire une tartine ; les différences majeures tenaient à la modernité de Wembley Park - qui, contrairement au Stade de France, avait de l'espace pour s'étaler - et au fait que les toilettes étaient propres.

Quant à Londres elle-même, vue à travers les yeux d'un adulte (et non d'une enfant de dix ans comme la dernière fois que j'y avais été), elle présente tout un tas de possibilités fascinantes : Camden Town, à laquelle rien ne peut préparer réellement (le Cyberdog ! le Stables Market ! Les façades des immeubles !), les immenses parcs verdoyants et ultra reposants qui jalonnent la ville (avec des canards zombie dedans - photo à venir), les pubs (facile, ça, mais n'empêche, il y en a des vraiment chouette), et le quartier des théâtres, entre Picadilly et Covent Garden.

C'est là qu'après un sympathique repas dans un des restaurants proposant des "pre-theatre menu" (et on peut nous faire confiance pour trouver par hasard le seul du quartier qui propose du vin français), nous avons assisté à une représentation de Avenue Q, probablement la comédie musicale la plus drôle de la décénnie. Jarjar m'en avait parlé depuis quelques temps déjà, en me faisant écouter cette chanson hilarante concernant internet et son usage le moins avouable. Il était heureux comme un gosse à l'idée de les voir enfin sur scène, et j'avoue que ça valait largement le coup.

Avenue Q met en scène la vie dans le quartier éponyme, après l'arrivée de Princeton, jeune diplômé idéaliste en quête d'un but dans la vie. Les personnages sont incarnés, pour certains par des acteurs, pour d'autres par des marionnettistes visibles sur scène. Certains artistes font la voix de plusieurs personnages, voire d'un personnage autre que celui qu'ils animent au même moment, et au final c'est un joyeux bordel tout à fait dans l'esprit de la pièce. Les thèmes abordés tournent autour de la découverte de la "vraie" vie, qui n'a pas grand-chose à voir avec celle qu'on imagine quand on est enfant ou même étudiant : il n'est pas si facile de savoir quel est son but, parfois il faut simplement payer les factures avant de pouvoir réaliser ses rêves, et l'amour c'est bien joli mais ça n'empêche pas de vouloir parfois dégommer l'autre à coups de batte.

C'est surtout très drôle, et la manière dont certains thèmes toujours un peu "touchy" (surtout aux Etats-Unis d'où est originaire Avenue Q), comme le racisme, sont abordés est simple et rafraîchissante, pleine de bon sens. Un must see !

jeudi 9 septembre 2010

Demain, oui, demain *

Demain matin, Jarjar et moi prenons le train à destination de Londres.
Demain soir, nous serons au Wembley Stadium pour le concert de Muse (où même la première partie, Lily Allen, a de l'allure).

Et pit-être même qu'on ira faire du shopping à Camden.
Autant vous dire que la journée de travail d'aujourd'hui paraît loooooongue...

* Ce titre est un hommage à un groupe nommé "Faut sortir le Chien". Ceux qui ne connaissent pas, je vous y encourage. C'est très amusant, et les membres du groupe sont fort sympathiques de surcroît.

mardi 7 septembre 2010

Je ne comprends rien au baseball

Ce n'est pas très grave, me direz-vous. De la même manière que je ne comprends pas grand-chose à d'autres sports plus implantés dans la culture française (le rugby, pour en citer un au hasard), et que j'arrive très bien à vivre sans.

Mais quand il a été question de lire Blockade Billy, le dernier Stephen King découvert peu avant mon mariage, c'est soudain devenu un manque problématique. En plus, en anglais, avec tous les termes techniques sportifs qui vont bien (remarquez, en français, en anglais, passé un certain niveau d'incompréhension on
n'est plus tellement à ça près). Alors au début, j'ai ramé, et pas qu'un peu. Imaginez un vieil homme, un ancien du baseball, vous raconter une histoire de baseball, en s'adressant à un passionné de baseball...

Et puis, à un moment donné, la magie Stephen King a opéré. Soudain, ce n'était plus un problème si je ne comprenais pas chacun des termes techniques. Je pouvais quand même suivre le match en cours, comprendre de quel côté penchait la victoire, m'émerveiller avec le narrateur du talent de Blockade Billy, et sentir la tension monter au fur et à mesure que la nouvelle avançait. Je pouvais me demander quel était le secret de ce jeune joueur, et pourquoi, quand il serait révélé, son nom et celui de son équipe seraient effacés des annales du baseball. Je pouvais échafauder les théories les plus farfelues, sachant qu'avec King, rien n'est à écarter. Je me suis littéralement laissée prendre au jeu - avec tout de même ce regret de ne pas pouvoir complètement partager l'enthousiasme probable d'un lecteur américain ayant cette culture du baseball.

Et puis, je me suis rendue compte, ô joie, qu'une deuxième nouvelle, Morality, faisait suite à Blockade Billy. Et pour le coup, une nouvelle que j'ai préféré à la première, car elle me ramenait sur un terrain plus connu, celui des nouvelles de King basées sur un propos à la fois simple et glaçant. En gros : si on vous donnait une grosse somme d'argent pour commettre un acte moralement (si ce n'est légalement) répréhensible, le feriez-vous ? Et si oui, quelles en seraient les conséquences sur votre vie ? (à ce stade, je me frotte les mains en ricanant)

En cherchant de quoi illustrer Morality, je suis tombée sur une photo du top model Bar Rafaeli, avec toute la nouvelle écrite sur son corps. Alors, non, je ne mettrai pas de fâmapoal sur ce blog, en plus, c'est pas comme si l'image était difficile à trouver. Mais dans le genre opération marketing, on peut dire qu'ils ont de la suite dans les idées !...

lundi 6 septembre 2010

Retour aux classiques

Enfin, chez moi, un "classique" ne signifie peut-être pas la même chose que pour tout le monde. en l'occurrence, il s'agit de Franck Herbert, à qui on doit de manière universellement connue (non ?) la mythique série des Dune, et de manière peut-être moins connue le roman intitulé la Mort Blanche (the White Plague, 1982).

La Mort Blanche
, c'est l'histoire de John Roe O'Neill, biologiste moléculaire américain d'origine irlandaise, dont la femme et les deux enfants sont tués lors d'un attentat à la bombe en Irlande. Suite à cette perte tragique, O'Neill, en proie à un véritable dédoublement de personnalité, concoctera une vengeance d'une envergure terrifiante. Considérant l'Irlande et l'Angleterre comme responsables de sa perte à cause de leur conflit incessant, ainsi que la Lybie pour avoir armé les terroristes, il lâche sur ces pays une peste mortelle - uniquement pour les femmes. Il prévient les gouvernements du monde entier, de mettre ces pays en quarantaine afin de laisser la peste suivre son cours, signant ses lettres "le Fou". Mais malgré toutes les précautions prises, la peste d'O'Neill va bientôt se répandre dans le monde entier, tuant sur son passage toutes les femmes qu'elle touchera, menaçant la survie de l'humanité.


La Mort Blanche
suit plusieurs points de vue. On assiste à l'attentat et à ses suites du point de vue d'O'Neill, tandis qu'il glisse lentement vers une sorte de folie. On suit le président des Etats-Unis qui se retrouve à devoir prendre, avec d'autres chefs d'états, des décisions extrêmement lourdes, impliquant des énormités comme le bombardement nucléaire de Rome. On observe le début d'idylle de Kate et Stephen, qui évolue tandis que, enfermée dans un caisson de décompression, Kate est miraculeusement préservée de la peste qui frappe l'Irlande. Et l'on voit également travailler l'Equipe, composée des chercheurs les plus brillants de France, des Etats-Unis et de Russie, scientifiques émérites partagés entre l'admiration et l'effroi que leur inspire le génie démoniaque d'O'Neill, et la culpabilité que les évolutions scientifiques aient abouti à ce génocide.


Le livre, comme les autres romans de Franck Herbert, est très axé sur les développements à plus ou moins long terme, les tenants et les aboutissants, et les longues discussions à vocation philosophique entre les personnages. Si l'histoire évolue avec logique et de manière assez glaçante (en 1982, Herbert évoquait déjà la propagation d'une épidémie par les oiseaux migrateurs...), il est parfois difficile de suivre les personnages dans leurs élucubrations. Par moments, on trouve que c'est bien lent, tandis qu'à d'autres tout s'accélère. Mais en lisant Dune, j'avais déjà trouvé que le rythme de l'écriture de Franck Herbert était très particulier, et je savais donc à quoi m'attendre.


Reste que dans le genre "apocalypse", la Mort Blanche offre une vision terrifiante car très réaliste de ce que pourrait faire l'homme pour se détruire tout seul comme un grand...

lundi 16 août 2010

Voilà, ça, c'est fait...

Samedi après-midi, nous avons changé d'état-civil.

De notre vie quotidienne, rien n'est très différent, si ce n'est que notre appartement est rempli de compositions florales assez magnifiques pour certaines. Et que nous sommes désormais bagués. Mais, fêter cela avec toute notre famille, occasion d'autant plus rare que la mienne est éparpillée sur trois continents, c'était quelque chose de merveilleux.


PS : non, on ne dit pas "mariage pluvieux mariage heureux". On dit "mariage PLUS VIEUX (= qui dure), mariage heureux". Je dis ça parce que bon, à un moment donné, il faut aussi rétablir la vérité...

mercredi 4 août 2010

Entre deux coups de fil...

... J'ai quand même trouvé le temps de passer chez Smith.
Et là, le drame : un Stephen King tout nouveau tout beau était sorti et je ne le savais pas ??!!

Passé le premier abattement (rater un nouveau King, c'est inédit chez moi), il a rejoint aussitôt ma PàL, celle que malgré le peu de temps dont je dispose je descends régulièrement. Et puis, Blockade Billy, c'est un tout petit bouquin tout court. Un trajet en RER, et pfuit, je suis sûre qu'il n'y a plus personne.

Une critique bientôt, sans doute...

vendredi 30 juillet 2010

Oui, mais...

Le début de phrase maudit. Les mots qu'on n'a pas envie d'entendre. Et, j'ai un scoop, les mots à ne jamais utiliser quand vous vous adressez à une femme qui se marie dans 15 jours et qui, jusqu'ici, était remarquablement détendue.
Oui, mais.
La chose se décline à l'infini.

[start rant]

- Oui, mais, moi j'aurais plutôt vu ça comme ça (ben t'avais qu'à le faire plutôt que de rester assis sur ton cul).
- Oui, mais, t'es sûre que t'es vraiment dans les temps ? Je me demande si t'es pas un peu en retard quand même (et c'est supposé m'aider comment ?).
- Oui, mais, au niveau de ce qu'on a prévu de faire ce week-end, tu veux pas le faire ce soir plutôt, en rentrant du travail ? (non, comment te dire, je bosse, je suis fatiguée là)
- Oui, mais, t'es sûre que tout est sous contrôle, vraiment ? (non, je dis ça comme ça, j'en ai pas la moindre idée, en vrai, d'ailleurs vous savez quoi, c'est pas moi la mariée, c'était une blague, il épouse ma soeur, c'est elle qui gère)
- Oui, mais, au mariage d'untel on avait fait comme ça (vous connaissez l'expression anglaise "to add insult to injury" ?...).
Et à la fin de la discussion, quand je finis par perdre mon calme :
- Oui, mais, si tu es stressée comme ça, tu devrais prendre des calmants quelques jours avant ton mariage.

[end of rant]

Le seul cas où c'est acceptable et même bienvenu c'est quand, à la fin d'une journée difficile, on se plaint au futur marié du calvaire subi, et qu'on conclut, parce qu'on est lucide, par une phrase du genre :
- "Je sais que je suis un peu hystérique, mon chéri, je suis désolée."
Et qu'il répond :
- "Oui, mais, je t'aime quand même".

lundi 26 juillet 2010

Dans la brume

Si vous cherchez un livre d'horreur court mais qui vous claquera un grand coup, the Mist, la novella de Stephen King initialement publiée dans le recueil Skeleton Crew, est ce qu'il vous faut. Si vous cherchez un film d'horreur bien réalisé et qui vous claquera encore plus fort, l'adaptation de The Mist par Franck Darabont est là pour vous.

J'ai lu la novella (nom donné à un texte qui n'est pas tout à fait un roman mais tout de même bien trop long pour une nouvelle, c'est un format cher à King chez qui un roman c'est tout de suite 800 pages) la semaine dernière, j'ai regardé le film ce week-end. Le livre est génial. Comme souvent chez King, ce ne sont pas tant les évènements surnaturels qui sont effrayants, encore qu'ils le soient bien comme il faut ; non, le pire, ce sont les réactions des hommes et des femmes à ces évènements, la façon dont l'esprit humain réagit à la peur et au désespoir sous la plume du Maître.
Le synopsis, comme souvent, est d'une glaçante simplicité : alors que la brume envahit une petite ville du Maine, certains de ses habitants se retrouvent bloqués dans la supérette locale, n'osant plus sortir car dehors, dans la brume, il y a des choses. C'est un de ces huis-clos où peu à peu les choses dégénèrent, aussi bien dehors où les choses se font de plus en plus pressantes, que dedans où la peur dissout le vernis de la civilisation humaine. Dans ce registre, King est à son meilleur. Son message est redoutablement efficace : l'homme n'est pas foncièrement bon, au contraire, et sous un stress suffisant, notre vraie nature primitive et violente se révèle. C'est chacun pour soi, et on est prêt à suivre n'importe qui promettant une solution, une salvation.

Le livre est déjà bon. Le film est meilleur. C'est sans doute la seule et unique fois que l'on me verra dire cela, mais force est de constater que Darabont a fait un travail incroyable. King lui-même est ressorti de là en disant "wow", et ma réaction était à peu près du même acabit. La force du film, c'est de reprendre avec talent l'histoire du livre, parfois presque mot à mot sur certains dialogues. Mais c'est aussi cette scène rajoutée et cette scène enlevée, l'une apportant beaucoup et l'autre n'enlevant rien. Et c'est surtout cette fin ; je ne ferai pas de spoiler, mais la fin du film n'est pas celle du livre. Elle est meilleure, ou pire, c'est selon le point de vue. A la place de Stephen King, je m'en voudrais de ne pas avoir fini ainsi.


Et puis, quand on est comme moi une inconditionnelle de l'auteur, le méga-clin d'œil à la Tour Sombre dès la première image du film, c'est le genre de chose qui vous gagne d'office. En même temps, Franck Darabont, c'est aussi the Green Mile et Shawshank's Redemption, et donc le fait qu'il connaisse, apprécie et sache nous faire rentrer dans l'univers de Stephen King ne devrait plus être une surprise.
D'après wikipedia, il aurait acquis les droits pour l'adaptation de the Long Walk ("marche ou crève", pour une fois que le titre français est aussi bon...), ce qui a provoqué chez moi une réaction ravie à base de gloussements qui n'est pas sans m'inquiéter sur ma santé mentale. Non parce que, dans le genre roman morbide, on n'a pas fait mieux depuis.

Entre ma passion pour le cerveau tordu du "Maître de l'Horreur", et celle non moins dévorante que j'entretiens pour tout ce qui est rose, parfois je me demande comment Jarjar peut avoir l'air aussi calme à l'idée de m'épouser.

mardi 20 juillet 2010

He’s back… and he’s pissed off

Chez nous, ce week-end, c’était la revanche du déménagement.

Il y a deux ans, nous avions emménagé dans l’appartement de Jarjar, qu’il avait prévu pour être sa garçonnière. Manque de bol, à deux, on en a vite vu les limites ; pas assez de place, pas assez de rangements, des livres qui s’accumulent sur toutes les surfaces libres, des fringues qui ne rentrent plus dans les placards, la cuisine qui déborde sur le salon. Du coup, quand l’occasion s’est présentée d’emménager dans plus grand, et malgré un mariage à organiser en parallèle, nous n’avons pas hésité, et c’est donc entre mercredi dernier et hier que nous avons bougé le contenu de notre appartement.

Et nous avons, avec un plaisir mitigé, retrouvé nos amis les designers suédois, ceux avec l'enseigne bleue et jaune, les pas de vis trop petits, les têtes de vis qu'on défonce en deux secs, les charnières de porte cannibales qui vous arrachent des bouts de doigts, et les tiroirs de travers sur lesquels on se venge en leur remettant la tronche droite à coups de maillet - ne venez pas me dire que je suis la seule à me venger sur mes tiroirs passé un certain nombre d'entailles.
Parce que si nous avions déjà, il y a deux ans, passé un long moment en compagnie des paquets plats, je crois que j'avais oublié les mille-et-une galères auxquelles on s'expose quand on se lance là-dedans. Et cette fois-ci, c'était la vengeance de l'étagère et du meuble de salle de bains. Entre les paquets qui pèsent un âne mort (57 kilos l'étagère tout de même), les vignettes de couleur qui ont disparu des paquets en question (je ne souhaite à personne ce moment où un carton révèle une étagère blanche à la place de celle, noire, que l'on voulait acheter), les pieds qui se vissent en force dans une planche car les trous n'existent pas et que c'est prévu comme ça (je n'y croyais pas à celle-là), ce sont des heures et des heures que nous avons passées, des moments que j'espère oublier très vite. Dès que les bleus et les bobos dont je suis couverte auront disparu, en fait.

Cette fois j'ai compris la leçon : pas de déménagement avant plein d'années. S'il le faut vraiment, payer quelqu'un pour préserver sa propre intégrité physique - et mentale.

Et si jamais, d'ici là, nous avons un schtroumpf, le mettre chez sa grand-mère pour éviter qu'il apprenne plein de nouveaux mots.

vendredi 9 juillet 2010

Oh, une série de fantasy (encore)

Le site de vente en ligne bien connu où je me fournis en livres - le choix de livres en anglais n'ayant rien à voir avec ce que l'on trouve en librairie, même sur Paris, ou alors pas au même prix - a une fonctionnalité amusante qui lui permet de me donner des conseils de lecture en fonction de mes commandes précédentes et de la note que je leur ai attribué. Au début, je n'étais pas vraiment convaincue par la chose, mais j'ai quand même pris le risque, et j'ai commandé Dead Until Dark de Charlaine Harris, le premier tome de ce qui sera devenu plus tard une série télévisée sous le titre True Blood. Dans les semaines qui ont suivi, je me suis descendue l'intégralité de trois séries écrites par cet auteur.

Depuis, je prends beaucoup plus en compte les conseils du robot dans l'ordinateur. Il m'en a d'ailleurs donné quelques-uns dont la qualité n'est pas à démontrer : Brandon Sanderson, Georges R.R. Martin. Stephen King, aussi, et maintenant que j'ai commencé à cliquer "vous l'avez déjà", il n'arrête plus. Au moins je ne louperai pas le prochain.

Tout ça pour dire que c'est en suivant ces fameux conseils que j'ai découvert Maria V. Snyder et le premier tome de sa série Yelena Zaltana, Poison Study. Et je n'en suis pas mécontente, comme le prouve le troisième tome qui trône actuellement sur mon bureau. C'est une série de fantasy tout ce qu'il y a de plus classique du genre, une héroïne qui part d'une situation humble et globalement pas brillante (condamnée à mort dans un donjon), à qui on offre une "chance" de survie (devenir le goûteur du Commandant, celui qui contrôle tout le pays, et risquer sa propre vie à chaque plat goûté), et qui se découvre un pouvoir inattendu - et une petite histoire d'amour pour couronner le tout. Simple, frais, efficace. Et au moins on est face à une héroïne qui pousse dans l'autre sens quand on la cherche, pas le genre de gnan-gnan qui s'écrase et se laisse insulter dans l'espoir d'être acceptée de tous (Fitz, si tu m'entends). Le rythme est soutenu, sans longueur inutile, du coup ça se lit bien et vite. Le découpage est très cinématographique, dans le sens où les chapitres se terminent souvent au milieu d'une action, au moment crucial, plutôt qu'à la fin d'une scène. Du coup, paf on tourne la page.

C'est d'ailleurs peut-être un bémol pour moi ; trouvez-moi bizarre si vous voulez, mais j'aime bien pouvoir poser mon livre en arrêtant ma lecture à un endroit qui fait sens. Difficile d'en trouver un dans ces romans, et du coup difficile de reprendre le lendemain sans devoir revenir deux-trois pages en arrière.

Enfin, comme défaut, je suis la première à reconnaître qu'on a fait pire.

mercredi 7 juillet 2010

Critiquer, des fois, c'est pas trop possible

Or donc, j’ai terminé Under Heaven cette semaine. Par rapport à d’autres romans, il se peut que je l’aie volontairement fait un peu traîner, car les romans de Guy Gavriel Kay sont comme des pierres précieuses, aussi rares et aussi beaux, taillés à la perfection. On n’a pas envie de les lâcher, pas vraiment, même si on a envie de savoir la suite. Leur rythme un peu lent, souvent, permet justement de faire durer le plaisir, de reposer le livre de temps à autres, et d’une certaine manière c’est presque plus agréable que les romans que l’on dévore en une nuit sans les reposer, en ayant au matin une sensation d’inachevé, de « et donc ? ».

Under Heaven commence près d’un lac dans les montagnes, lieu de nombreuses batailles, où un dénommé Shen Tai a passé près de deux ans à enterrer les morts. Il le fait pour honorer le deuil de son propre père, général qui s’est battu dans la dernière guerre à cet endroit, et dont il se rappelle la tristesse. Mais ses actions impressionnent une princesse exilée, qui va lui faire un présent démesuré, de ces présents que fait la royauté sans penser aux conséquences sur la vie d’un homme simple – ou sans s’en soucier. Dans ce monde basé sur la Chine Impériale de la dynastie Tang, il ne fait pas bon s’écarter de son statut ou posséder soudain une richesse que l’Empereur lui-même peut convoiter, et Shen Tai sait que s’il ne joue pas le jeu des puissants, il ne survivra pas assez longtemps pour revoir ceux qui lui sont chers.

Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue ; une grande partie du plaisir de ce roman vient de la découverte. L’autre partie vient de la narration, poétique, impeccable, ciselée presque, et des personnages attachants. Chez Guy Gavriel Kay, point d’amour triomphant de tous les obstacles, point de personnage unidimensionnel, point d’intrigue ultra-convenue. On voudrait bien d’ailleurs, parfois, qu’il se laisse aller à ces travers, car on a de grands moments de « c’est trop injuste » en lisant ses romans (surtout quand on a une âme de midinette comme moi). C’est trop injuste, mais c’est souvent comme ça que ça se serait passé dans la vraie vie – voire dans la réalité historique, car certains de ses romans, et c’est le cas de Under Heaven, sont un miroir des évènements de notre monde, un miroir légèrement déformant, utilisant le prisme du fantastique pour réinterpréter l’Histoire.

En tout cas, un grand moment de lecture, comme toujours avec lui, et maintenant, je n’ai qu’une hâte : le prochain !

lundi 28 juin 2010

Mon préciiiiiiiieux...

* danse en rond et glousse incontrôlablement*

Guy Gavriel Kay publie environ un livre tous les deux ou trois ans (le dernier, Ysabel, date de 2007). Par rapport à d'autres auteurs (King, par exemple), c'est peu. Et comme ce sont tous des petites merveilles, ils se lisent vite et l'attente entre chaque est longue.

Je viens juste de commencer Under Heaven, sorti il y a peu, et déjà, l'écriture de Kay m'a alpaguée dans ce monde qui ressemble de près à la Chine Impériale sans l'être. Je ne faisais que passer, en fait, mais j'y retourne aussi sec (euh, non, en vrai je vais bosser, mais, hum, on peut rêver)...

lundi 14 juin 2010

Où la mégalomanie a parfois du bon

Jarjar étant un jeune homme admirable en tout point - je pourrais difficilement dire le contraire compte tenu de ce qui suit - il m'a emmenée vendredi soir voir le concert de Muse au Stade de France (oui, l'affiche ici concerne le samedi soir. Le 11 a été rajouté suite au nombre de places vendues très vite).

Avant toute chose, posons le décor : je suis une fan inconditionnelle de Muse. J'ai commencé à les écouter en 1999, à la sortie de Showbiz, je les ai vus en concert huit fois en comptant ce week-end, dans des salles variant en capacité du bar à 300 personnes au Stade de France à beaucoup plus. En septembre, Jarjar m'emmène les voir à Wembley (Muse ! à Wembley !!! et certains se demandent encore pourquoi je l'épouse !!!). Je suis totalement dépourvue d'objectivité à leur égard et Matthew Bellamy est une sorte de dieu personnel, à peu près au même rang que Stephen King (d'ailleurs si la Tour Sombre est un jour adaptée en film, il faudrait à mon avis chercher de leur côté pour la B.O.).

Bref, quand je suis rentrée dans le Stade de France vendredi soir, j'étais plutôt en mode béate. Et ce qui a suivi n'a fait que confirmer mes préjugés : si l'on peut reprocher à Bellamy sa mégalomanie rampante (et parfaitement assumée par ailleurs), c'est dans un décor de cette envergure un atout majeur. Parce que quand on rempli un stade de spectateurs, il faut pouvoir leur offrir un spectacle, un vrai, qui aille au-delà du "simple" concert.

Et vendredi, nous avons été servis. Dès le départ, une soixantaine de figurants choisis dans le public ont débarqué en agitant divers drapeaux, des banderoles "they will not control us", sur fond de fumigènes et d'Uprising. Le ton est donné, on ne s'arrêtera à rien, et on enchaîne les tubes des cinq albums. New Born, Time is running Out, Feeling Good, Stockholm Syndrome, Resistance, avec des interludes délirants à la guitare et des effets spéciaux à la démesure du spectacle. Un OVNI argenté vient survoler la foule, avec à son bord un trapéziste qui exécute des figures au-dessus du public ; l'image est une extension de ce qu'ils avaient fait au Parc des Princes, mais elle ne perd rien de son efficacité. Bellamy, discrétion incarnée, prend place sur une plateforme qui s'élève au milieu du public, vêtu d'un habit de lumière - littéralement, son costume est couvert de lampes rouges qui clignotent, délicat rappel des bords de la plateforme où il se tient, c'est d'un goût très sûr.

Alors que la nuit tombe, résonnent les premières notes d'Unintended, chanté à la lueur des milliers de portables qui, sous la pluie, remplacent avantageusement les briquets. L'image est magnifique, le son fabuleux. Je suis plus qu'un peu émue, je ne pense pas être la seule.

Après plusieurs "rappels" (oui, ils sont planifiés, non, cela ne dérange personne), s'élève tout doucement le son de l'harmonica, joué par Chris, le bassiste. C'est le début emblématique de "Il était une fois dans l'Ouest", qui culmine sur Knights of Cydonia, le morceau idéal pour terminer un concert comme celui-ci sur un grand moment d'hystérie collective.

Je suis ressortie de l'endroit aphone et sourde, ravie. En attendant Wembley, il va falloir que je me procure leur nouveau titre, Neutron Star Collision, enregistré en mai pour la sortie de Twilight 3. Elle en a de la chance Stephenie Meyer, je ne vous dis que ça !